Photographe autodidacte d’origine égypto-libanaise, Sabine a grandi à Paris. D’abord avocate, elle se prend de passion pour la photographie et décide en 2020 d’en faire son métier
Les films des années 50, la pop culture des années 90, les romans policiers ou encore la peinture mélancolique d'Edward Hopper inspirent ses errances nocturnes.
Elle crée des lieux qui mélangent ténèbres, poésie et métaphysique. Ses scènes nocturnes à demi éclairées renvoient une atmosphère inquiétante, nauséabonde, presque dangereuse et baignent dans une aura surnaturelle. L’idée étant de proposer des compositions qui paraissent à la fois réelles et irréelles
« Il s'agit pour moi de lieux de désertion où l'homme s'efface et le temps semble s'être arrêté. C'est le songe dans le songe, la tv cathodique qui crépite, l'ampoule qui grésille, un motel reculé, une autoroute dans la nuit, le sentiment d'une catastrophe imminente ».
Une esthétique de l’étrangeté et un ton souvent désespéré emmènent le spectateur au milieu d’espaces déserts et de paysages fantomatiques.
Dépouillé de toute présence humaine, sans aucune mise en scène, son travail est néanmoins soumis à un fil narratif et à une certaine théâtralité.
Dans ses œuvres, la lumière joue un rôle essentiel, laissant planer une ambiance mystérieuse et une atmosphère cinématographique dans chacune de ses photos.
« Il est important que le public s'interroge sur le dénouement et que le suspens reste sous-jacent. La question n'est pas de savoir ce qui s'est passé, mais ce qui va se passer. L'esthétique hitchkokienne, lynchienne et hopperienne me fascine et inspire inconsciemment mon travail photographique » confie-t-elle.