Du 1 sept. au 26 sept. 2025
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En 2025, le musée et les sites archéologiques de Lugdunum célèbrent un demi-siècle d’existence. Pour l’occasion, la directrice Claire Iselin dévoile les grands axes de la programmation anniversaire, mêlant expositions d’exception, innovations numériques et rendez-vous festifs. Rencontre.
2025 est une année symbolique : comment avez- vous imaginé cette programmation anniversaire ? Nous avons souhaité structurer l’année autour de deux grands temps forts.
Le premier est l’exposition « C’est canon ! L’art chez les Romains », visible du 3 octobre 2025 à juin 2026. Elle interrogera la manière dont les Romains considéraient l’art : le statut de l’artiste, la patrimonialisation des œuvres, leur conservation... Nous explorerons com- ment une création devient une œuvre d’art et comment cette perception a évolué jusqu’à la fin de l’Empire romain. L’approche sera à la fois historique, sociolo- gique et immersive, avec des dispositifs participatifs, des reconstitutions, et un accent sur la polychromie des œuvres. Nous avons travaillé avec le pôle Pixel pour créer des outils numériques innovants, comme la reconstitution en couleurs du théâtre de l’Odéon. L’exposition présentera une centaine de pièces excep- tionnelles, prêtées par des institutions prestigieuses comme le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, l’Université de la Sorbonne, le musée du Vatican ou encore le parc archéologique d’Herculanum. Parmi elles : le buste polychrome d’une Amazone, une « Vénus accroupie » ou encore un magni- fique plan-relief de la ville de Rome réalisé par Paul Bigot.
Crédit photo : © Métropole de Lyon - Louison Desforêts
Le second temps fort : le projet Explore Lyon Antique. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une véritable plongée dans le passé, pour mieux comprendre les sites antiques de Lugdunum et vivre une expérience immersive au cœur de la ville telle qu’elle était il y a 2 000 ans. Grâce à un tout nouveau parcours en réalité virtuelle sur le site archéologique, muni d’un casque, vous pourrez déambuler dans le Lugdunum antique et admirer ses monuments comme si vous y étiez. Fruit de deux années de travail en col- laboration avec des archéologues et des historiens spécialisés, ce dispositif s’appuie sur une maquette numérique 3D couvrant 80 km2. Disponible sur place et via une web-app interactive, Explore Lyon Antique se complète d’outils pédagogiques et ludiques : panneaux d’interprétation entièrement remis à jour, maquette tactile, aires de médiation pour les enfants et même un parcours de géocaching sur la colline de Fourvière, imaginé comme une grande chasse au trésor familiale.
Qu’aimeriez-vous que le public retienne de ces propositions ?
Que le musée est accessible à toutes et tous, quel que soit l’âge ou le niveau de connaissance. Nous voulons rendre le passé compréhensible, lisible et attractif, en mettant à jour les savoirs et en offrant une expérience où l’on apprend aussi par le jeu et les sens.
Le numérique occupe une place importante cette année. Quelle en est la valeur ajoutée selon vous ?
Le numérique offre la possibilité de dépasser la simple contemplation et de s'immerger totalement dans l'histoire.
Enfin, que prévoyez-vous pour le week-end anniversaire des 15 et 16 novembre 2025 ?
Nous organiserons deux journées festives, avec spec- tacles de théâtre et de danse, tables rondes, visites guidées, expériences immersives et animations pour toute la famille. Ce sera une belle occasion de (re) découvrir le musée et ses sites !
Si vous deviez résumer votre ambition pour Lugdunum dans les cinq années à venir ?
Poursuivre notre mission : faire vivre et rayonner le patrimoine antique de Lyon de manière innovante, participative et très ouverte. Nous voulons que chacun, qu’il soit passionné d’archéologie, curieux de passage ou jeune habitant de la métro- pole, puisse s’approprier cette histoire millénaire qui nous relie encore aujourd’hui. Cela passe par la création d’expériences immersives, l’enrichissement constant de nos dispositifs de médiation, l’ouverture à de nouveaux publics – notamment la jeune génération – et le dialogue avec des disciplines artistiques et scientifiques variées. L’objectif est simple : que Lugdunum soit reconnu comme un lieu ouvert à tous, où le passé inspire le présent et nourrit l’avenir !
Propos recueillis par Carole Cailloux
