Du 26 avr. au 9 mai 2024
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Technologie et questionnement environnemental se réunissent dans ce projet architectural d’envergure dans la province de Jiangxi, en Chine.
Les origines du projet
Ces dernières années ont été le témoin d’un développement sans précédent des villes chinoises, l’exode rural une tendance qui s’observe sur l’entièreté de ce vaste territoire. Avec ce changement démographique, ce sont les infrastructures des villes qui doivent évoluer à leur tour, et pour faire face aux besoins contemporains, les architectes redoublent d’ingéniosité. Dans la ville chinoise de Ruichang, l’Union Internationale des Architectes lançait il y a maintenant plusieurs années un concours invitant les architectes à développer un complexe rassemblant à la fois une visée commerciale et culturelle. Situé à quelques pas de l’un des plus grands parcs à thème consacré aux fleurs, le projet inspire le cabinet Vincent Callebaut Architectures dont les équipes viennent imaginer un bâtiment faisant écho au parc voisin où la nature domine. Si son design séduit le jury, c’est avant tout sa conception et sa minimisation de l’impact climatique d’un projet d’une telle envergure qui mène la cabinet français à remporter la compétition. Situé en plein cœur d’un tissu urbain en constante densification, le complexe vise à compenser la pollution et la surpopulation tout en répondant aux besoins touristiques du territoire. Accueillant des commerces, un marché de producteurs, une bibliothèque, un cinéma, ou encore un complexe sportif, le bâtiment baptisé « Wooden Orchid », l’orchidée de bois, est également agrémenté de plusieurs espaces verts augmentant encore un peu plus l’identité organique du projet.
Crédit photo : © Vincent Callebaut Architectures
Un système de construction simple
Au premier regard, la structure du bâtiment paraît être d’une grande complexité. Mais en réalité, elle se base sur une reproduction mathématique d’un motif identique. Des panneaux de bois de 30 mètres sur 40 mètres sont préfabriqués, reprenant tous le même design, rappelant celui d’un pétale d’orchidée, puis ils s’additionnent les uns aux autres. Groupés ainsi, ils forment des cellules, qui aboutissent en ce que les architectes nomment une « boîte orchidée ».
Chaque cellule créée de la sorte vient ainsi répondre à l’une des fonctions du complexe, qu’elle soit commerciale ou culturelle, puis sont reliées par des ponts piétons et cyclistes permettant aux visiteurs de passer aisément d’un espace à l’autre. Designé selon sa fonction, chaque espace sera agrémenté d’un jardin dont les essences de plantes et leurs coloris viendront répondre à une thématique commune, permettant de créer une distinction esthétique entre les fonctions. Si les espaces culturels à l’image du cinéma seront installés dans les espaces bénéficiant d’une lumière naturelle plus faible, le marché des producteurs par exemple sera lui entrelacé dans l’un des jardins, bénéficiant d’une exposition généreuse.
Crédit photo : © Vincent Callebaut Architectures
Construire green
Implanté dans une ville dont la pollution reste importante, la Wooden Orchid s’inscrit dans une démarche verte, venant contrer la tendance. Faisant partie intégrante des consignes du concours d’architecture, la question des ressources énergétiques et des émissions de carbone se retrouve donc au centre du projet porté par Vincent Callebaut Architectures. L’omniprésence de végétation au sein du complexe vient dans un premier temps porter le caractère écologique de ce nouveau bâtiment. Mais c’est dans la technique que réside le caractère durable de la Wooden Orchid. En effet, les lieux reposeraient sur 70% d’énergie renouvelable et stratégies passives, soit la récupération des eaux de pluie, un système de chauffage et de climatisation géothermique, une orientation des fenêtres permettant l’entrée d’un maximum de lumière naturelle, ou encore un jardin sur les toits dont le verger viendra purifier l’air. Le concours lancé dans la ville de Ruichang témoigne alors d’une volonté marquée pour un futur plus vert dans le pays numéro 1 mondial dans la liste des plus polluants. La date de sa réalisation reste cependant encore incertaine.
Aurore De Granier
