Publié le 2 juin 2016
TOBIAS RICHTER

TOBIAS RICHTER

les incontournables et des pépites
Culture
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Interview

Le Grand Théâtre de Genève en travaux, c’est l’Opéra des Nations qui accueille la saison 2016/2017. Interview de Tobias Richter, directeur de l’auguste bâtiment qui trône Place de Neuve.

Comment se fabrique une programmation ?

Plusieurs paramètres sont pris en compte afin d’obtenir une diversité dans le répertoire. L’équipe en charge de la programmation met en avant ses projets favoris car un choix artistique est toujours un choix subjectif ! Il y a les artistes incontournables, ceux qu’il faut absolument mon- trer au public genevois car c’est un peu lui qui pose les marques sur la scène internationale. La programmation est le fruit d’un mélange entre des artistes renommés et quelques projets expérimentaux, qui sont un peu moins accessibles au grand public.

Comment toucher le public qui ne vient pas ?

Avec la salle de l’Opéra des Nations, nous visons un public plus large, un public nouveau qui, jusqu’à présent, avait peut-être un peu de mal à accéder à nos activités. Ici, le format est plus petit, un peu moins cher, ouvert, spontané, spectaculaire. En étant facilement accessible, il permet de stimuler un public qui n’a pas forcément envie de porter une cravate ! Il reste des préjugés sur le Grand Théâtre qui est perçu comme un temple poussiéreux. Mais il n’y a plus rien de ça ici.

Y-a-t-il une griffe « Tobias Richter » ?

Certainement. J’aime l’idée de présenter un choix d’artistes très international qui puise moins dans l’univers francophone et davantage dans la scène anglo-saxonne, allemande ou russe. Nos partenaires sont les premières scènes des États-Unis et des métropoles européennes. Comme dans le sport, nous jouons dans la ligue des champions en recevant de grandes formations. Notre empreinte s’inscrit dans l’accueil de metteurs en scène qui se produisent pour la première fois à Genève ou qui reviennent mais avec des projets jamais présentés ailleurs.

Quel est le fil conducteur de la saison 2016/2017 ?

Le fil conducteur à l’Opéra des Nations se distingue par des moyens technologiques relativement simples, caractéristiques d’un théâtre élisabéthain, d’un théâtre de tréteaux. Dans cette configuration, il nous faut présenter des met- teurs en scène qui ont du métier, qui savent raconter des histoires en ayant la bonne maitrise dans la direction des artistes, des comédiens, des chanteurs ou des danseurs. En même temps, je tiens à proposer des grands sujets du théâtre européen de toutes générations comme Falstaff de Verdi. La période moderne n’est pas oubliée avec des œuvres du 20ème siècle et des projets contemporains.

Quelques moments forts à venir...

Il y aura des nouveautés comme Le Vampire de Marschner, un contemporain de Richard Wagner qui est très peu connu dans le milieu francophone. Le Vampire est une sorte de référence à Frankenstein dont la genèse est ancrée dans le bassin lémanique. Avec Manon et La Bohème, nous avons les chefs-d’œuvre du répertoire de l’opéra comique du 19ème siècle. J’ai envie de montrer des œuvres qui ont fait preuve de leur excellence.

Un mot sur les créations originales du Grand Théâtre...

La première production intitulée « Ba\rock » est basée sur la musique des compositeurs de la période du Baroque, notamment Scarlatti, Couperin ou Rameau. Notre deuxième production est un ballet créé sur la partition de La passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach. Notre troisième spectacle de danse est Le Requiem de Brahms, chorégraphie par Martin Schläpfer qui viendra avec 11 sa compagnie de l’Opéra de Düsseldorf, l’une des plus grandes de l’espace germanique.

Un coup de cœur dans la programmation ?

« La Così fan tutte », chef-d’œuvre de Mozart, est une nouvelle production qui représentera l’un des grands moments de la saison prochaine. Le 3 sep- tembre, se produira le chef d’orchestre Teodor Currentzis et son ensemble MusicAeterna qui viennent de Perm en Russie. Ce sont les pop stars de la musique classique ! Leur spectacle affiche complet dans toutes les grandes villes du monde. Ils n’ont jamais joué à Genève et je me réjouis d’avance d’inaugurer la saison avec une si belle soirée.

Propos receuillis par Nathalie Truche

 

 

 

 

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