Depuis sa création en 2019 à Lyon, Filmoramax s’est imposé comme l’un des festivals les plus accessibles et ambitieux du paysage français dédié au court-métrage. À l’aube de sa 5e édition, son fondateur Arnaud Mizzon nous dévoile les coulisses d’une aventure humaine et cinéphile hors du commun.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer Filmoramax ?
L’idée m’est venue assez naturellement : je faisais moi-même du cinéma, je participais à des festivals, je pré- sentais mes films... Et au fil des rencontres, des émotions, des projections, l’envie a grandi de créer mon propre festival. Je me suis dit : « Il faudrait un lieu pour révéler des talents comme aucun autre. » J’ai donc imaginé un festival dans lequel j’aurais rêvé être nommé.
C’est quoi l’âme de Filmoramax ?
C’est l’accessibilité. C’est l’enjeu principal. Filmoramax, c’est tout sauf un club fermé. C’est l’inverse de l’entre- soi. Le but, c’est de permettre aux gens de se rencontrer facilement, que des liens se tissent rapidement pour faire émerger des projets. Ce festival, c’est un raccourci humain et artistique. Filmoramax, c’est aussi un esprit populaire et familial. Les projections sont gratuites, les films engagés, la sélection très variée : de l’animation, de la comédie, du cinéma d’auteur... On veut que les spectateurs rient, pleurent, s’interrogent, et repartent avec l’envie de créer à leur tour.
Comment sont sélectionnés les films en compétition ?
Chaque année, on reçoit près de 1000 films. Un comité de 9 visionneurs anonymes, encadrés par Patrice Revaux, notre programmateur, travaille en amont pour proposer une sélection resserrée d’environ 40 films projetés. Ce sont des histoires puissantes, servies par un vrai jeu d’acteur et une belle production. L’idée, c’est aussi de redonner au court-métrage ses lettres de noblesse.
Quelles sont les nouveautés pour cette cinquième édition ?
On prépare de grandes exclusivités : un court-métrage avec Vincent Cassel, un autre avec Elsa Zylberstein et Vincent Elbaz, ou encore un film très fort produit par Raphaël Quenard, intitulé Pourquoi parlez-vous si bas ? Comme toujours aucun thème imposé, mais une variété folle dans les sujets abordés. Le public va passer par quarante univers différents en une semaine. C’est aussi ça, la richesse du court-métrage.
UN COURT, C’EST UNE PULSION, UNE IDÉE FORTE CONDENSÉE. IL Y A UN SOUFFLE CRÉATIF PUR DANS CES FORMATS.
Tu as dis que « le court-métrage est l’essence de la création ». Pourquoi ?
Parce que c’est instinctif. Un court, c’est une pulsion, une idée forte condensée. Il y a un souffle créatif pur dans ces formats. Pour beaucoup de jeunes auteurs, c’est le premier cri. Et souvent, le plus sincère.
Filmoramax, c’est aussi des concerts... qui est attendu cette année ?
On aura Élodie Frégé, Ben l’Oncle Soul, et d'autres surprises ! Le festival se vit aussi en musique, en afters, en échanges. Il y a des projections mais aussi des émotions partagées, des rires, des débats, des danses... C’est festif, vivant, et ultra accessible.
Ton plus beau souvenir de cinéma ?
Une séance de La Vie est Belle de Roberto Benigni, j’avais 12 ans, au collège. Version italienne, petite salle de quartier. C’est un souvenir physique : je revois le siège, je sens encore les larmes. C’était un choc émotionnel qui m’a fait dire : « Moi aussi, je veux faire du cinéma. »
Et demain, Filmoramax, tu le vois comment ?
Comme un leader d’opinion du court-métrage à l’international ! (rires) On veut travailler main dans la main avec le CNC, les écoles de cinéma, les grands studios... mais toujours en gardant cette énergie de mission : révéler les talents, mettre en lumière ce qu’il y a de plus vibrant dans le court. Mais surtout de rester fidèle à nous-mêmes : optimistes, accessibles et enthousiastes.
Propos recueillis par Carole Cailloux