Né à Tokyo en 2006, le collectif Excalibur s’impose aujourd’hui comme l’un des pionniers de l’art pixel au Japon. Fondé par Yoshinori Tanaka et rejoint par Maiko Iwata, il explore les zones poreuses entre l’intime et le mythologique, le tangible et le numérique. Leur concept « Street, Ethernet, Field » fait dialoguer souvenirs personnels et récits folkloriques pour donner naissance à des œuvres hybrides, à la fois témoins sociaux et miroirs virtuels.

Inspirés par les graphismes de la Famicom (la première Nintendo des années 1980), les artistes transforment l’esthétique du jeu vidéo en langage plastique, pour interroger notre rapport à la mémoire collective et à la simulation du quotidien. Leur démarche brouille les frontières entre art et jeu, spectateurs et joueurs, réel et virtuel. Depuis leur première exposition personnelle à Paris en 2021 (New Game+), Excalibur enchaîne les projets d’envergure : New Void à Rotterdam, la création des visuels officiels de l’Urban Art Fair à Paris, ou encore l’exposition de fin d’année à la Sato Gallery, qui a marqué 2024 comme « l’année Excalibur × Sato Gallery ». Une reconnaissance internationale confirmée par leurs participations aux grandes foires de New York, Séoul ou Dubaï. Leur univers pixelisé convoque autant les mythes japonais — comme dans Tokyo Ukiyo.e, où les estampes d’Hiroshige deviennent mosaïques numériques — que des réflexions philosophiques sur la place du mythe, la mémoire et le rôle des images dans un monde saturé de flux. Chaque œuvre agit comme une passerelle entre passé et futur, tradition et pop culture, folklore et technologie. « Contemporary is the retro games of the future », aiment-ils rappeler, comme un mantra. Une façon de dire que notre présent, déjà archivé en pixels, sera bientôt relu comme une matière nostalgique, à l’image des jeux 8 bits devenus icônes culturelles. Excalibur poursuit aujourd’hui cette recherche avec une énergie renouvelée, en duo artistique et personnel.
Leur participation annoncée à l’Urban Art Fair 2025 à Paris promet d’ouvrir un nouveau chapitre de ce récit pixelisé, où l’art devient autant mémoire que projection.