Publié le 15 avril 2022
Kid Francescoli
Crédit photo : ©Fabien Tijou

Kid Francescoli

La pop électro, voluptueuse et solaire
Musique
|
Pop, Electro, Interview

Propos recueillis par Nathalie Truche

Il y a vingt ans, Mathieu Hocine fondait le projet musical pop électro Kid Francescoli. Depuis Marseille où il a grandi, l’artiste s’est forgé une renommée internationale. Vous connaissez sa musique, c’est certain, en particulier son titre Moon. Un cinquième album, une tournée mondiale... De la cité phocéenne à Mexico City en passant par la Big Apple, récit d’un rêve devenu réalité.

Un album intitulé Lovers parle forcément d’amour...
Le but du titre était de refléter le contenu de l’album et en particulier les quatre personnes avec lesquelles je l’ai écrit, à savoir Samantha, Nassee, iOni et Sarah Rebecca.Le titre Lovers est apparu de manière évidente car, au fur et à mesure que j’avançais dans la composition et l’écriture avec elles, le thème de l’amour revenait sur tous les morceaux. Mais pas de la façon dont on l’entend d’habitude avec son côté idyllique, sa beauté... Ce qui m’intéressait était d’aborder d’autres facettes : l’amour contrarié, l’amour toxique, celui qu’on n’arrive pas à oublier mais aussi la rencontre, les sentiments naissants et tout le bonheur qui peut en découler.

Quelle ambiance avez-vous souhaité apporter à Lovers ?
J’ai voulu évoluer tout en gardant l’empreinte pop électro. Les albums précédents, comme Play me again, comportaient des morceaux dansants qui reflétaient la vie que je menais à ce moment-là : les soirées, les sorties, les clubs... Avec Lovers, j’ai fait un petit pas de côté pour me retrouver à Marseille, sous le soleil, près de la mer, dans un environnement apaisé. Tout naturellement, les sonorités sont devenues plus chaudes, langoureuses, lancinantes et surtout, plus solaires.

J’AI VOULU ÉVOLUER TOUT EN GARDANT L’EMPREINTE POP ÉLECTRO

De nombreuses collaborations jalonnent votre parcours. Pourquoi ce choix ?
Je ressens parfois le besoin de chanter seul et j’ai plaisir à le faire. Mais j’aime aussi collaborer pour faire évoluer le son, le projet, l’univers qui m’entoure. Les nouvelles voix apportent des sonorités, des tessitures, des timbres qui enrichissent le spectre. Un peu comme si j’ajoutais des cordes à mon arc. Et selon les sensibilités, la façon d’écrire change : elle peut être fluide ou demander beaucoup d’échanges et j’aime ça. Je n’ai pas voulu former un groupe et en même temps, je ne veux pas chanter et composer tout seul. Le fait d’alterner m’enrichit.

C’est important pour vous de rester ancré à Marseille ?
Pendant longtemps, j’ai voulu déménager. J’étais excité, enthousiasmé par l’ailleurs, les voyages. J’avais l’impression de stagner en restant dans la ville où j’ai grandi, où j’ai ma famille et mes habitudes. Et puis, j’ai commencé à gagner ma vie avec la musique. Avoir un studio à Marseille avec des amis collaborateurs comme French 79, avoir réalisé mon rêve de devenir musicien professionnel et de pouvoir tourner à l’étranger en restant à Marseille... tout ça me remplit. Je n’ai plus la bougeotte, ni l’envie de me trouver aux quatre coins du monde pour être inspiré ou excité. Pour mes deux derniers albums, on a beaucoup tourné dans des lieux éloignés géographiquement et j’ai ressenti l’envie de revenir. À Marseille, je me suis rendu compte de ma chance,
de la beauté que j’avais sous les yeux et qu’il n’était plus nécessaire d’aller au bout de la planète pour m’émerveiller.

Mais les États-Unis restent dans un coin de votre tête...
Oui et ils le resteront toujours. Culturellement, c’est le pays où le cinéma et la musique ont créé les artistes qui sont ancrés en moi, en termes d’influences et de rêve. J’ai fait beaucoup d’aller-retour là-bas et la découverte de New York a été un déclic, artistiquement et dans ma vie d’homme. Si tout se passe bien, nous ferons une tournée d’une dizaine de dates aux États-Unis l’été prochain. C’est une sorte de consécration pour moi, je retourne dans le pays qui m’a toujours fait rêver. Pour un musicien français, c’est un aboutissement. J’attends beaucoup de cette tournée.

Comment vous sentez-vous sur scène ?
De mieux en mieux, l’enthousiasme des gens a un effet galvanisant. L’heure et demie passée sur scène enlève tout. C’est un des rares endroits qui efface la peine, la fatigue, la morosité... L’adrénaline et le plaisir sont sans cesse renouvelés.

30 millions d’écoutes cumulées en streaming : comment expliquez-vous l’incroyable succès du titre Moon ?
Je ne me l’explique pas, c’est la magie de la création. Si je devais refaire Moon, ce serait forcément moins bien. Quand je repars à l’envers, que je pense à la façon dont le morceau s’est construit, je dirais que c’est une espèce de slalom entre accidents de studio, trouvailles instantanées, beaucoup de recherche et de tentatives infructueuses pour arriver au titre d’aujourd’hui. Ce cheminement ne peut pas se programmer.

Un événement vous a-t-il fait vivre un rêve éveillé ?
Oui, le concert à Mexico City. Je n’étais pas préparé à ce phénomène. Suite notamment au succès de Moon, je recevais des notifications, des chiffres ahurissants. Mais, sur mon canapé pendant le confinement, ce n’était pas palpable. Quand la tournée
a repris, je me suis rendu compte de l’impact. Je sentais aussi, à travers les messages, que quelque chose se passait à Mexico. Nous avons fait beaucoup de concerts dans de grandes villes et de grandes salles mais là, j’ai eu l’impression d’être une rock star. Les gens étaient hystériques et dès le premier morceau, j’ai senti que ce serait un moment incroyable. À la fin du concert, les gens me tiraient par la chemise pour faire une photo. J’étais comme adulé et je n’avais jamais vécu ça. Du moment où
on a quitté la salle pour regagner l’hôtel, je me suis retrouvé dans une dimension parallèle, celle dont je rêvais quand j’ai commencé à faire de la musique.

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