Gaël Faye, connu pour ses rimes percutantes, passe avec brio à la prose avec son deuxième roman, « Jacaranda », publié aux éditions Grasset. Ce livre a conquis à la fois le public et la critique, lui valant le prestigieux prix Renaudot 2024. Après huit ans de travail passionné, le rappeur franco-rwandais de 42 ans nous livre une œuvre riche, où son vécu et son attachement au Rwanda s’entremêlent avec profondeur et émotion.
Un succès littéraire
Son premier roman, « Petit pays », finaliste du Goncourt en 2016, avait déjà établi les bases de sa reconnaissance. « Jacaranda », publié en août dernier, a connu un véritable engouement, avec 173 000 exemplaires écoulés, témoignant de son impact auprès des lecteurs.
Un parcours marqué par les déplacements
Né au Burundi d'une mère rwandaise et d'un père français, Faye a déménagé en France à 13 ans, sa vie étant ponctuée de déplacements, notamment à Londres, avant de revenir à la musique. En parallèle de sa carrière musicale, il s'est engagé dans la littérature, créant une œuvre riche et réfléchie.
Une plongée dans la mémoire collective
« Jacaranda » se déroule en avril 1994, période tragique du génocide des Tutsi au Rwanda. Le protagoniste, Milan, un garçon de 12 ans à Versailles, voit sa vie bouleversée par la rencontre de Claude, un enfant blessé par la guerre, qui devient son ami avant de retourner au Rwanda. Au fil des ans, Milan explore ses racines et les horreurs du passé familial.
Le roman plonge dans la mémoire collective et la reconstruction du Rwanda à travers les yeux d'un adolescent découvrant un pays en deuil. Lors d'un voyage au Rwanda, Milan est confronté aux cicatrices laissées par l'histoire. Faye, tout en précisant que son récit n'est pas strictement autobiographique, intègre des éléments de sa propre vie. Le jeune héros observe la société rwandaise avec une curiosité poignante et une conscience aiguë de la souffrance environnante.
Un impact fort et durable
Le succès de « Jacaranda » et la reconnaissance de Faye par le prix Renaudot témoignent non seulement de son talent littéraire, mais aussi d'un besoin urgent de comprendre notre passé collectif. En cette année marquant le trentième anniversaire des commémorations du génocide, le roman résonne de manière poignante, offrant une réflexion essentielle sur la mémoire, l'identité et la résilience.
« Jacaranda » unit habilement expériences individuelles et collectives, touchant profondément les lecteurs et affirmant la voix unique de Gaël Faye sur la scène littéraire contemporaine.