Du 1 juin au 1 sept. 2025
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Avec Labyrinthe, son nouvel album studio, Feu! Chatterton signe un quatrième opus très réussi. Son premier single, Allons voir, est un souffle joyeux empreint d’espoir. Rencontre avec Arthur Teboul, chanteur du groupe.
Bonjour Arthur, votre single Allons voir ouvre un nouveau chapitre, plus direct, plus lumineux. Ce morceau annonce-t-il l’esprit de tout l’album ?
Oui et non. En fait, c'est le titre le plus solaire, le plus lumineux du disque. Il n’est pas à l’image de l’ensemble de l’album, mais on tenait à ce que la porte d'entrée soit ce message d'espoir, cette invitation à l’action, à l’aventure. À accepter la vie comme elle vient.
Labyrinthe, c’est le titre de l’album. Est-ce une façon d’assumer qu’on peut se perdre... pour mieux se retrouver ?
On vit dans un monde où l’on nous pousse à prendre les chemins les plus courts pour atteindre un but, où tout doit aller toujours plus vite, au détriment du voyage qu’est la vie. La vie, justement, est un labyrinthe : elle impose des détours, des chemins de traverse. On ose trop rarement explorer les voies parallèles, les sentiers de côté. Avec notre musique, on essaie de créer des espaces de respiration, de liberté, pour imaginer d’autres chemins possibles.
Crédit photo : © Fifou
Vous avez trouvé un nouvel équilibre entre énergie et douceur ?
C’est un mélange qu’on cherchait déjà, qu’on vivait déjà. Feu! Chatterton, ce sont plusieurs facettes. Il y a des morceaux très énergiques comme La Malinche, Boeing ou Monde nouveau. Et il y a toujours eu des moments plus doux, plus contemplatifs, comme Sari d’Orcino ou Mille vagues. Même à l’intérieur d’un morceau, on laisse place à des instants de calme, puis à des montées explosives. Ce mélange a toujours été là. Mais avec ce disque, et ce qu’on propose sur scène, on essaie d’aller encore plus loin dans les
deux directions : affiner, affirmer à la fois l’énergie et la douceur. La transe et le calme. La joie et les larmes.
Vous avez lancé votre propre label pour ce disque. Est-ce que cela change quelque chose dans vos choix artistiques ?
On avait déjà une liberté artistique totale, mais maintenant, on a peut-être un peu plus de moyens pour aller au bout de nos ambitions. Par exemple, on peut choisir d’investir davantage dans des clips. On ne défend pas seulement un budget, on défend une vision.
Vous avez repris Tous les cris les SOS de Daniel Balavoine. C’était un hommage, un souvenir, un message ?
Un peu tout ça à la fois. Il y a des chansons qui surgissent dans nos vies sans prévenir. Et parfois, on commence à les chanter, on réalise qu’elles nous vont bien. En l’interprétant, on a mesuré à quel point les mots et le message de cette chanson étaient puissants. On sent qu’on traverse une époque difficile, mais on garde l’espoir qu’une solution collective soit possible. Et qu’on puisse continuer à aimer être ensemble, vivre ensemble, même si l’on est différents, même si l’on pense différemment.
AVEC NOTRE MUSIQUE, ON ESSAIE DE CRÉER DES ESPACES de respiration, de liberté
L’an prochain, vous jouerez à l’Accor Arena. Vous parlez de défi... Comment se prépare-t-on à un concert d’une telle ampleur sans perdre la « joie », ce mot qui revient souvent chez vous ?
Étrangement, ça ne m’inquiète pas. Quand on a fait notre première tournée des Zéniths, j’avais bien plus peur de perdre l’intimité. Mais cette joie, ce partage, ils viennent justement de l’intimité qu’on a su créer au fil de ces dix dernières années. Et puis, quand j’étais gamin, j’allais voir des concerts à Bercy. J’en garde des souvenirs très forts, et malgré l’échelle, très intimes.
Qu’est-ce que le Arthur de 2025 dirait au Arthur de 2015 ?
Continue d’y croire. Je pense qu’il y a dix ans, j’assumais moins mes rêves, mais au fond de moi, je me voyais déjà ici. C’est un conseil que je donnerais à tout le monde : croyez en vous. Personne ne le fera à votre place.
Propos recueillis par Andréa Rivière
