Publié le 26 février 2018
EDDY DE PRETTO

EDDY DE PRETTO

Le diamant brut de la chanson française
Musique
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Pop, Chanson Française, Interview

Ces premiers EP l’ont fait exploser. La fête de trop, il l’a faite et défaite. La virilité abusive, il l’a vécue et subie. Armé de textes impeccablement ciselés, de musiques flirtant entre rap et chanson, Eddy de Pretto s’annonce, à 24 ans, comme la révélation de l’année.

Qu’est-ce qui a donné un coup d’accélérateur à votre jeune carrière ?
Il y a eu un avant et un après mon passage à Quotidien de Yann Barthès. C’était le 6 octobre dernier à l’occasion de la sortie de mon premier EP. Il s’est passé quelque chose avec cette émission, une petite explosion auprès du public.
A quel âge avez-vous commencé la chanson ?
J’ai débuté par le théâtre à l’âge de 10 ans, puis j’ai pris des cours de chant. Après le bac, j’ai poursuivi par l’Institut supérieur des arts de la scène où j’ai pratiqué le chant, la danse, le théâtre. Je savais ce que je voulais et j’ai tout fait pour y arriver.
Quel est votre processus créatif ?
Je commence par l’écriture qui me donne un peu la mélodie. Ensuite je passe au piano, à l’ordinateur et en studio avec les producteurs. C’est un résumé mais en réalité, le processus est long. L’écriture est un exercice assez laborieux qui vient après beaucoup d’observation. Je fais des expériences, je tente des choses. Quand je suis « plein » de tout ça, les idées murissent lentement en moi et ressortent de manière aléatoire. Je fais beaucoup de recherche sur internet pour trouver des synonymes, des définitions. Pour me livrer, j’ai besoin d’être très précis, de trouver le mot qui me correspond le plus.
Quels thèmes vous inspirent ?
J’écris sur des thèmes qui me sont familiers ou qui le deviennent, qui me dérangent, me questionnent. J’ai envie de les traiter pour m’élever, pour faire un check point du moment présent, pour raconter les travers de quelque chose que j’ai vécu. En ce moment, je travaille sur l’anonymat, l’ennui. Les autres thèmes, je les garde pour moi…
Votre EP, La fête de trop, sent le vécu…
La fête forme un tout, c’est une vie résumée en une soirée : l’envie, les illusions, la volonté d’aller à fond, les coups de fatigue. J’aime être avec mes amis et que l’on se perde ensemble. Ce vécu nous lie.
Dans Kid, vous chantez la virilité abusive. Un sujet rarement abordé…
Peut-être parce qu’aucun garçon n’a osé déconstruire ce schéma ou le mettre en chanson. Ce thème m’est venu naturellement car je l’ai vécu. J’ai grandi dans un milieu marqué par des figures mâles très imposantes. Mon père - et ma mère dans une moindre mesure - avaient une certaine autorité qui symbolisait la virilité. En bas de chez moi, à Créteil, beaucoup d’hommes prônaient aussi cette virilité. Quand je chante « Tu seras viril mon fils », je parle d’injonctions sous-jacentes, des non-dits que j’ai perçus comme évidents.
La chanson Beaulieue évoque Créteil. Nostalgique du passé ?
J’y ai grandi et je garde en mémoire mon quartier. Je voulais rendre hommage à cette banlieue dont on parle souvent négativement mais qui m’a donné la niaque, l’acharnement, l’envie de réussir, de parvenir à mes fins, de me battre jusqu’au bout. J’ai l’impression que c’est grâce à cet environnement que j’y suis arrivé. Cette chanson est ma façon de lui dire merci.
Vous êtes seul sur scène avec un batteur et votre iPhone. Pourquoi ?
D’abord pour le propos. J’avais envie qu’on y voit très peu de choses pour que le public se concentre uniquement sur le texte. Je ne voulais pas que des éléments attrapent l’œil, détournent l’auditeur de la subtilité, la précision que je mets à la virgule près dans l’écriture. La deuxième raison est que je cherchais un contexte brut, complètement déstructuré, décousu, minimaliste. Ce n’est pas pareil de rentrer avec 40 musiciens que de se présenter seul. J’aime cette notion de challenge, d’aller braver un à un les cœurs, les âmes avec le texte. L’idée de se surpasser sur scène et de construire ensemble quelque chose de puissant me plaît.
Quelques mots sur votre premier album ?
Il sort le 2 mars et s’appellera Cure. J’aime la consonance du mot, sa sonorité titille, écorche l’oreille. Je le trouve joli, il me ressemble et reflète un album dans lequel je n’ai pas essayé de me ménager, de me censurer. J’avais envie qu’il soit brut et frontal.
Comment vivez-vous ce qui vous arrive ?
Comme une naissance.

Propos recueillis par Nathalie Truche
 

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