Publié le 13 avril 2017
Django

Django

La vie mouvementée de la légende
Culture
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Cinéma

Ceux qui connaissent sa musique le savent : Jean Reinhardt, plus connu sous le nom de Django Reinhardt, est l’un des guitaristes de jazz les plus doués, les plus inspirés de tous les temps. Ces prouesses - au violon, au banjo puis à la guitare - ont donné naissance à un nouveau style de Jazz : le Jazz manouche.

Si beaucoup connaissent sa musique, peu en savent sur la vie mouvementée de ce virtuose de la guitare swing. C’est ce qui a poussé Etienne Comar à réaliser Django, son premier film après 20 années passées en tant que producteur et co-scénariste, notamment sur le film “Mon roi” de Maïwenn.

Pour ce film, Etienne Comar a souhaité revenir sur un épisode crucial de la vie de Django, contraint de fuir la répression nazie durant la Seconde Guerre Mondiale. Le film débute à Paris en 1943, sous l’Occupation, alors que Django est au sommet de son art. Guitariste génial et insouciant, il fait vibrer Paris tous les soirs aux Folies Bergères alors qu’en Europe ses frères Tsiganes sont persécutés. La propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts. Flairant le danger, il décide de s’enfuir en Suisse avec sa famille (sa femme et sa mère), aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk.

Django et ses proches se retrouvent plongés dans la guerre. Django est sommé par la Gestapo, de donner un concert qui lui servira de carte de visite pour Berlin. Il comprend qu’il va devoir prendre partie, lorsqu’il apprend que les nazis déportent et massacrent les Tziganes dans toute l’Europe. On veut même l’envoyer jouer pour le Führer à Berlin...Pendant cette période dramatique, Django, musicien exceptionnel, résiste avec sa musique, son humour, cherchant toujours à approcher la perfection musicale.

Une légende qui a failli ne pas en être

Jeune autodidacte, il travaille dans les dance halls de Paris et découvre la musette, le tango, la polka, ainsi qu’un tout nouveau style de musique américain : le Jazz.

Rapidement acclamé par tous ceux qui l’écoutent : ce jeune gitan est un prodige.

Le 26 octobre 1928, à 18 ans, un drame se produit : il est gravement blessé lors d’un incendie dans sa roulotte et gardera toute sa vie les séquelles de ses brûlures à la main gauche, qui l’obligeront à trouver une nouvelle technique et à jouer dans un style si particulier. Pour surmonter la paralysie partielle de sa main, handicap terrible pour un guitariste, il décide d’exécuter la ligne de basse au pouce. Il parvient à retrouver sa virtuosité au bout de 6 mois en n’utilisant que ses deux doigts valides. Depuis, rien n’arrêtera son ascension.

Reinhardt explore toutes ses possibilités mélodiques, et réinvente les airs de jazz américains, les chansons pop, les mélodies classiques, les valses russes… Un mélange des genres qu’on appelle aujourd’hui « Gypsy Swing ».

La performance de Reda Kateb

Le personnage de Reinhart est interprété par Reda Kateb, connu entre autres pour ses rôles dans le film “Un Prophète”, de Jacques Audiard, ou “Hippocrate”, de Thomas Lilti pour lequel il remporte le César du Meilleur second rôle masculin. Lors du dernier Festival de Berlin, le film d’Étienne Comar a été encensé par les critiques, saluant la performance, la présence et le charisme de l’acteur : « L’histoire des Tziganes passe sur son visage grêlé, l’acteur est sublime à lui tout seul », selon Les Inrocks. « J’ai eu le temps de préparer le rôle pendant un an. J’ai tourné deux autres films dans la période mais j’avais toujours une guitare dans la loge, j’étais déjà en préparation pour Django, je récitais mes gammes. Ma plus grande peur était de folkloriser le personnage, que les gens ne se reconnaissent pas dans ce que l’on décrit de leur culture », a-t-il déclaré à Paris Match.

La performance de Cécile de France, dans le rôle de Louise de Klerk, a également été saluée, ainsi que celle des acteurs allemands Alex Brendemuhl et Ulrich Brandhoff.
Cependant, le film a été salué pour ses moments forts en émotion, notamment lors des scènes avec la mère de Django ou lors de l’évocation de ses souvenirs d’enfance, sans oublier ses formidables scènes de concert.

Formidable improvisateur, Django Reinhardt se distingue comme l’un des plus grands musiciens de son temps. Il fut et demeure toujours une référence pour un grand nombre de guitaristes.

Le film Django dresse un portrait saisissant du musicien et de son envie viscérale de survivre. Le film sort en salle le 26 avril prochain.

Romain Fournier



















© Fidelité - ArchesFilms

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