Publié le 1 septembre 2019
Cyrille Schnyder
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Cyrille Schnyder

32 ans de Spectacles Onésiens
Spectacle
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Théâtre, Interview

C’est à Onex, commune suisse en périphérie de Genève, que se succèdent depuis plus de 30 ans des artistes vedettes comme des artistes en devenir, faisant la renommée d’une petite salle atypique qui n’a désormais plus rien à envier aux grandes. Retour sur ces 3 décennies avec Cyrille Schnyder, créatrice du projet et responsable de la programmation.

Racontez-nous vos débuts en tant que programmatrice aux Spectacles Onésiens.

En 1987, la mairie d’Onex voulait lancer un service culturel, inexistant à l’époque puisque les spectacles étaient gérés par le conseil administratif. J’avais alors une agence de production et de booking d’artistes. J’avais acquis de l’expérience dans plusieurs métiers successifs dans le domaine de l’art et de l’artistique. J’ai postulé à la mairie d’Onex avec un projet. Voyant qu’à Genève les programmations étaient très cloisonnées, j’ai eu envie de proposer une programmation éclectique et internationale en mélangeant des artistes de toutes nationalités, du théâtre au jazz en passant par l’humour. J’y ai aussi ajouté une pointe de World Music, genre très peu représenté à la fin des années 80. Le public, curieux et enthousiaste, avait besoin de renouveau, il y a eu un engouement immédiat. 

Comment se sont passés la création et le lancement des spectacles?

J’ai commencé en janvier 1988 avec des noms très connus tels que Pierre Desproges ou Mauranne. Parallèlement, j’ai lancé les abonnements et même si cette première saison n’aura comptabilisé que 8 abonnés, les spectacles en sont aujourd’hui à plus de 700 ! J’étais seule dans le service au début, je gérais de la mise en place de la salle au bar, en passant par l’administratif et la communication. C’est tout un système D qu’il a fallu mettre en place pour faire face au succès du programme. J’ai heureusement été très soutenue par la presse. Ce qui a été difficile par la suite, c’est de professionnaliser ce fonctionnement, en constituant une équipe, en grandissant et en se diversifiant, en respectant un équilibre financier. La volonté politique a suivi et soutenu cette évolution. Mais finalement, démarrer sur un terrain libre, c’est facile si on sait faire son travail. Durer, ça c’est une autre histoire ! Le concept est forcément copié quand ça marche, ce qui oblige à toujours se renouveler. 

Quel était le but de ce programme ?

J’ai été embauchée pour développer et dynamiser la culture sur Onex et la région. Pour ouvrir la commune sur le monde et faire d’une salle communale de 440 placesen périphérie de Genève un lieu incontournable de la culture genevoise. C’était une forme de marketing urbain, pour donner une image autre qu’une cité satellite dortoir à Onex, une image positive. 

Je fais ce métier pour le public et les artistes. Je suis un trait d’union entre les deux.

De quoi êtes-vous la plus fière ?

Evidemment, en premier lieu, du plaisir du public. Je fais ce métier pour lui et les artistes. Je suis un trait d’union entre les deux. Je suis également fière du travail fourni avec une équipe extraordinaire, notamment avec les techniciens qui adaptent la salle communale et en font une vraie scène et une salle de spectacle. Cette petite structure révèle un processus fragile qui rend les liens humains encore plus forts. Certains artistes disent même qu’on se sent ici un peu comme à la maison. 

Comment créez-vous la programmation d’une saison ?

On ne sait jamais trop à l’avance ce que l’on va programmer. J’ai pris l’habitude de me déplacer sur beaucoup de spectacles et de festivals dans l’année pour dénicher des artistes, dans des campagnes parfois très reculées ! Il y a aussi une importante veille artistique et on reçoit également énormément d’offres dont le tri prend du temps. Je m’inspire aussi des gens qui gravitent autour de moi qui ont toujours une suggestion à me faire. C’est comme ça que je tombe régulièrement sur des petites perles. Au final, il faut un bon équilibre entre les goûts et les genres, entre le connu et le moins connu, entre ce qu’on souhaiterait et la capacité ou les montants pour produire… J’ai ainsi raté des artistes importants à cause du calendrier de la salle. Par exemple, je n’ai pas pu produire Ben Harper car il y avait une vente de jouets ! Ça fait aussi partie du jeu quand on produit dans une salle communale.

Comment imaginez-vous le futur des Spectacles Onésiens ?

J’ai récemment démissionné de mon poste de chef de service car je souhaitais désormais me concentrer sur la direction artistique et la programmation uniquement. C’est Jérémie Decroux qui m’a remplacé à ce poste. Je souhaite bien évidemment une longue vie aux Spectales Onésiens ! Que l’esprit perdure en tant que manifestations éclectiques, populaires haut de gamme, tout en gardant un divertissement de qualité. En conclusion, il faut qu’il y ait un changement dans la continuité. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? C’est un format qui marche, ça me paraitrait aberrent de ne pas continuer tout ça !

Le mot de la fin

J’ai donné des impulsions aux Spectacles Onésiens durant ces trente années mais il faut rappeler que c’est un travail d’équipe. Il y a plein de gens derrière tout cela, sans toutes ces personnes passionnées, il n’y aurait rien. Je leur rends hommage aujourd’hui, ainsi qu’aux artistes !

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