Publié le 11 avril 2018
Aline GAMPERT

Aline GAMPERT

Le Crève-Cœur : la renaissance pour ses 60 ans
Culture
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Interview

Créé dans un ancien pressoir de Cologny, le Crève-Cœur tisse une intimité qui se reflète dans sa programmation et son accueil. Présentation de ce lieu original par Aline Gampert, directrice et troisième génération à la tête de ce théâtre familial.

Le Crève-Cœur, c’est d’abord une histoire de famille ?
Ma grand-mère Raymonde Gampert l’a fondé en 1959 puis mes parents Bénédict Gampert et Anne Vaucher l’ont relancé en 1990 jusqu’en 2014, date à laquelle j’en ai pris la direction. Mon souhait est de valoriser la création régionale avec des compagnies professionnelles venant de Suisse romande ou de France voisine. Le Crève-Cœur est un théâtre proche des gens parce que petit. Cette proximité se reflète autant dans la programmation que dans le bar où sont proposés des produits régionaux.
En quoi la dimension de la salle agit sur l’ambiance ?
Le Crève-Cœur est un lieu à part où règne une ambiance particulière due à sa taille et à son ancienneté. La salle - qui comprend 60 places – génère une proximité entre le spectacle et le public. Le premier rang touche le plateau et cette intimité nous rapproche du cinéma car le moindre geste est visible, ce qui induit un travail de dentèle pour les artistes. C’est cette atmosphère unique, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, que viennent chercher les spectateurs. Le coté chaleureux est sa marque de fabrique.
Comment choisissez-vous les créations ?
Par définition, et contrairement aux achats de spectacles, je ne connais pas les créations à l’avance. En revanche, je connais le travail des metteurs en scène et des compagnies qui me proposent un projet : cela peut être un texte qu’ils ont envie de jouer ou une envie de travailler ensemble. Nous cherchons alors un projet commun et partons de zéro. La programmation comprend également quelques accueils de spectacles pendant la saison.
Comme L’Opéra dans tous ses états ?
Oui. L’Opéra dans tous ses états et Figaroh ! sont deux spectacles d’opéra-théâtre programmés au mois de mai et qui sont interprétés par la même compagnie originaire de Neuchâtel, partant d’une envie commune : bousculer les codes établis par la musique classique. Revisitant avec brio quelques grands standards de l’opéra, L’Opéra dans tous ces états emprunte par sa forme, la légèreté et la convivialité du café-concert. Comptant à ce jour plus de 200 représentations, ce spectacle tourne depuis plusieurs années dans les pays francophones. Il est déjà venu deux fois au Crève-Cœur et remplit les salles à chaque fois. Quant à Figaroh ! c’est un brillant exercice de style dans lequel deux duos de comédiens et chanteurs se disputent l’interprétation des Noces de Figaro, jonglant entre la pièce de Beaumarchais et l’opéra de Mozart.
En quoi consistent les brunchs du Crève-Cœur ?
Cette formule se tient trois dimanches matins par an. S’ils le souhaitent, les spectateurs ont la possibilité de déguster un brunch avant la rencontre, dans le foyer du théâtre. Puis Anne Vaucher invite un artiste sur scène autour d’un dialogue auquel le public peut participer. Dimanche 6 mai, l’invité sera Serge Martin. Ce comédien, auteur et metteur en scène a fondé l’Ecole de Théâtre Serge Martin qui, depuis trente ans, a formé de nombreux comédiens professionnels à Genève. Les brunchs sont une manière de rencontrer un artiste, de découvrir le milieu du spectacle à travers une discussion et non une représentation. C’est une façon d’aller au théâtre différemment.
Vous proposez aussi des ateliers-théâtre ?  
Oui. Le Crève-Cœur a une école pour les enfants et adolescents qui a été créée en 1990, en même temps que la réouverture du théâtre. Depuis trois ans, nous ouvrons aussi nos cours aux adultes qui veulent pratiquer le théâtre comme loisir.
Pour ses 60 ans, le Crève-Cœur arborera un nouveau visage…
Le Crève-Cœur est un des plus anciens théâtres genevois et cet été, d’importants travaux vont complétement le transformer. Ce qui n’était à l’origine qu’une simple remise aux normes de sécurité a évolué vers un ouvrage d’ampleur sur lequel nous travaillons depuis trois ans avec un cabinet d’architectes. La fameuse vis de la scène va disparaître et le plateau donnera de plain-pied sur la salle. C’est un renouveau qui s’annonce pour la prochaine saison et les 60 ans que le théâtre fêtera en 2019.
Propos recueillis par Nathalie Truche
 

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