AiRT DE FAMILLE réinvente ses mondes à Perrache rencontre avec Gaëlle VIEGAS

Jusqu’au 30 novembre 2025, le Centre d’échanges de Lyon Perrache accueille la 4ème édition d’AiRT DE FAMILLE. Placée sous le signe de la « Métamorphose des mondes », elle propose installations immersives, fresques monumentales et ateliers collaboratifs. Rencontre avec Gaëlle Viegas, présidente fondatrice du programme omart et commissaire de l’exposition.

Le Centre d’échanges de Lyon Perrache est un site atypique et souvent jugé froid. Comment vous l’êtes-vous approprié ?

Depuis le mois de juillet, nous avons totalement investi les 1 500 m² du 4e niveau du Centre d’Échanges de Lyon Perrache, avec les 40 artistes résidents de cette édition, afin de le transformer en une exposition ultra-colorée. D’où la thématique de l’exposition cette année : la Métamorphose des Mondes ! 

Et cette métamorphose démarre dès la Place Carnot : deux fresques monumentales, réalisées par les Toki, Gaspard Mariotte et le duo Muz Mural Media, habillent la façade du Centre d’Echanges de Lyon Perrache. Elles donnent le ton du festival et invitent les festivaliers à rejoindre le 4e étage. Une fois arrivés, le dépaysement est total, le public se retrouve totalement immergé dans ce terrain de jeu artistique !

Vous parlez d’« univers distincts » reliés par les créatures du duo Toki. Comment est née cette idée
et quel sera le rôle de ces « gardiens des mondes »
dans la déambulation ?

Pour occuper ces incroyables volumes du niveau 4, nous avons recréé des espaces pour que chaque artiste puisse s’exprimer, partager son univers et sa technique. Leur seule contrainte : intégrer les 600 objets confiés par le grand public ! Pour imbriquer ces différentes créations, les Toki ont imaginé 5 « mondes », tous représentés par des « gardiens », façon gélule, leur marque de fabrique. Ces mascottes guident ainsi les visiteurs à travers l’exposition.

Pouvez-vous nous donner un avant-goût des scénographies : l’eau, la cité, la nature, les jeux d’équilibre… Qu’est-ce qui attend le visiteur concrètement ?

À l’entrée, un plan signé Quentin Caillat invite le visiteur à circuler librement à travers les mondes : Thaléïs ou l’appel de l’océan, Agorea nous place au cœur de la cité, Altalys pour celles et ceux qui sont à la recherche de leur équilibre intérieur, Sylveria ou lorsque la nature reprend ses droits, et Vesperia nous emmène dans la fragilité du crépuscule.

La collecte d’objets est devenue une marque de fabrique du festival. Quelles surprises avez-vous reçues cette année (Nando de Colo, mâchoire de requin…) et comment les artistes se les approprient-ils ?

La collecte d’objets est devenue un véritable rituel attendu par nos festivaliers. À chaque nouvelle édition, des visiteurs fidèles nous confient un objet personnel, parfois avec de belles surprises à la clé comme la paire de baskets du basketteur olympique Nando de Colo ou encore le ballon de rugby du président de la Métropole. Une fois la collecte terminée, les artistes se répartissent naturellement les objets, selon ce qu’ils souhaitent raconter dans leur scénographie.

On retrouve des noms fidèles d’omart comme Dorothée Richard, Nicolas Badout, Boun Ka, Myet… mais aussi de nouvelles signatures comme Also, Piment Martin, Les Têtes dures ou Fouapa. Comment construisez-vous la programmation ?

Les artistes de la promotion en cours – comme ALSo, Piment Martin, les Têtes Dures ou encore Fouapa – sont automatiquement intégrés au festival. Pour ceux des promotions précédentes, un appel à projet est lancé. Chaque candidature est étudiée par un comité artistique d’accompagnement, plusieurs mois avant le début de la résidence, afin que l’artiste puisse présenter ses intentions.

La présence de Neogroov, encore en sélection, marque-t-elle une ouverture plus large au-delà du vivier d’omart ?

C’est effectivement une piste que nous explorons ! Néogroov était passé tout près d’intégrer la promo 2025 et, pour certains membres du comité artistique, c’était un vrai coup de cœur. Nous avons donc souhaité lui offrir cette opportunité de participer au festival cette année.

Cette année, les activités hors les murs (Lyon Braderie festival, abris-bus) prennent de l’ampleur. Quelle place accordez-vous à ces prolongements urbains et aux pratiques collectives ?

Nous investissons les abribus de la rue de la République avec des ateliers flash custom et participons au Lyon Braderie Festival. L’idée reste d’aller vers le public et de créer des moments de partage directs.

Pouvez-vous citer quelques rendez-vous marquants de l’atelier, entre linogravure, brunchs sonores et flash tattoo days ?

Avec un pass illimité, le public accède à des ateliers variés : customisation textile, céramique, linogravure, yoga, projections, brunchs sonores ou flash tattoo days. Une programmation parallèle qui prolonge l’expérience jusqu’au 30 novembre.

Propos recueillis par Carole Cailloux