Je préfère regarder par la fenêtre

Il ne faut parfois d’un détail infime pour faire vaciller un équilibre. Au sein d’une famille de pêcheurs unie et aimante, habituée à affronter les dangers de la mer et la rudesse des éléments, un événement inattendu bouleverse l’ordre établi. La fille, incarnée avec intensité par Lisa Martin, se retrouve face à une énigme intime qui l’oblige à plonger dans le flux de ses souvenirs. Une maison absente, quatre cadres de bois suspendus dans le vide, une brume persistante qui raye les vitres : les images surgissent, fragiles et troublantes. À la croisée de la philosophie et de la poésie, entre langue des signes française et français parlé, le spectacle impressionne par sa grande maîtrise visuelle. Les corps évoluent dans un clair-obscur subtil, portés par une voix off délicate et les vibrations profondes d’un violoncelle. Un théâtre sensible et lumineux, qui interroge l’héritage, la mémoire et la construction de l’identité.