#20
Du 15 avr. au 31 mai 2017
RIEN N'A CHANGÉ ?
« J’appelle les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leur mairie et à colporter la nouvelle ! » Avec cette farce, Coluche a été « le candidat de la France pliée en quatre ». Menacé de mort, il renoncera finalement en disant : « Je préfère que ma candidature s’arrête parce qu’elle commence à me gonfler (...) Je ferai aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé. » Clairvoyant et visionnaire, l’Artiste ne portait pas vraiment les politiques dans son cœur. Trois décennies plus tard, son influence est toujours là, mais l’irremplaçable pantin qui a réinventé l’humour politique et la générosité civique manque cruellement au pays. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Coluche se marrerait bien ! Ses paroles demeurent plus actuelles que jamais.
Carole Cailloux, directrice de la publication.
